dimanche 31 octobre 2010

L'île des chasseurs d'oiseaux - Peter May - Rouergue Noir

L’île des chasseurs d’oiseaux

Pas de courses poursuites effrénées entre justice et serial killers, pas de descriptions de tortures sur plusieurs pages, bien sûr une enquête mais surtout un roman fort, cru parce qu’il se heurte à la nature sauvage : celle des hommes et celle de leur environnement.

Fin McLeod, inspecteur à Edimbourg, vient de perdre son fils et se sent de moins en moins impliqué dans la réalité, son couple bat de l’aile et c’est dans ces conditions que son supérieur le pousse à reprendre le travail. Il y a peu de temps, Fin a enquêté sur la mort par éventration d’un homme à Edimbourg. Hors, un meurtre similaire vient d’avoir lieu à Lewis, l’île natale de Fin, son responsable l’envoie donc sur place étudier les analogies entre les deux meurtres.

Sur Lewis, tout le monde se connaît. D’ailleurs la victime appartenait à la génération de Fin et, enfants, ils se sont, malgré eux, côtoyés.
Adolescent, Fin avait décidé de fuir, par le biais des études, ce milieu rude, abrupt et sans concession. L’enquête pousse Fin à replonger dans son passé et à réveiller les vieux fantômes.

Deux récits alternent
:
Fin aujourd’hui : le narrateur décrit la situation et l’évolution de l’enquête.
Fin enfant : Fin parle à la première personne. Il se souvient depuis l’école primaire de sa vie sur l’île.
Les deux récits se rejoignent à la fin du roman et nous donne un portrait complet de Fin et l’évolution ou plutôt la stagnation de la vie insulaire.
Le titre provient d’une coutume ancestrale : une initiation rituelle pour les garçons du passage de l’état d’adolescent à celui d’adulte. Pendant quinze jours, un petit groupe d’hommes et garçons, triés sur le volet (ceux qu’on honore) sont emmenés à bord d’un paquebot sur An Sgeir. An Sgeir est un rocher émergeant de la mer où nichent et se reproduisent des milliers d’oiseaux. Chaque année, deux milles oisillons sont tués, préparés sur place et ramenés sur Lewis. Dans cette violence extrême, les jeunes gens deviennent adultes : tout ce qui est vu ou dit sur An Sgeir reste sur le rocher où dans la mémoire des hommes, rien ne peut être rapporté hors de ce lieu de carnage.

Peter May ne lésine pas sur les descriptions : ça a été du miel pour moi de lire les paysages, d’apprendre les autochtones et de plonger dans le gaëlique. Première aventure de Fin McLeod, ça ne me déplairait pas de suivre ce personnage…

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