dimanche 24 octobre 2010

Zola Jackson - Gilles Leroy - Mercure de France

Zola Jackson

Jeune, Zola ne s’est jamais donnée à personne. Un jour malgré tout, elle tombe sous le charme d’un bellâtre blanc qui ne tarde pas à l’abandonner, la laissant fille – mère. Depuis, son fils, sa chair, son soleil, rythme sa vie. Zola ne quittera pas sa maison. Son fils doit venir la chercher. Elle reste dans ce qui a été le lieu de toute une vie. Elle reste près de sa vieille Lady, sa chienne, confidente, amie, consolatrice et bâton de vieillesse.
Elle reste et prépare donc dignement à recevoir Katrina. Les souvenirs reviennent lentement.
Agaçante Zola lorsqu’elle se révèle en mère possessive, jalouse, exclusive, haïssant celui qui a pris le cœur de son fils pour l’emmener loin de chez elle, cruelle même…
Sans doute parce que passionnée, débordante d’amour pour la chair de sa chair.
Tendre et touchante lorsqu’elle évoque ceux qu’elle aime : son mari, celui qui l’a prise sous son aile et leur a construit un solide nid douillet.
Drôle et sarcastique lorsqu’elle évoque le gouvernement et la mise en place de l’aide prévue pour venir les secourir.
Philosophe ou terrorisée lorsqu’elle regarde à travers les vitres.
Une belle gamme d’émotions jouée d’un extrême à l’autre alors que Katrina approche et s’impose, brise les digues, et que l’on suit, pas à pas, l’engloutissement d’un monde.

Extraits :

P54 : « C’est juste qu’on a personne où aller. »

P61 : « Les corps flottent sur le ventre, tous sans exception. Et tous ont les bras en croix, telles des outres chrétiennes. »

P69 : « Il ne faut pas grand-chose pour se faire détester dans ce pays où tout le monde aime son prochain, comme il est ordonné dans la constitution. »

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