dimanche 24 octobre 2010

Jon l' Islandais - Bruno d' Halluin - Gaïa

Jon l'Islandais

Jon Thorsteinsson est le fils de Thorsteinn et de Gudrun. Thorsteinn est l’un des derniers descendants d’une lignée de vikings installée au Groënland. Alors que Thorsteinn, se bat pour tenter de survivre dans ces régions extrêmes, Gudrun, catholique, décide de partir pour l’Islande afin d’y élever son fils dans les meilleures conditions possibles. Pratique courante au XVéme siècle, des anglais enlèvent des enfants islandais afin de bénéficier de serviteurs à moindre frais, Jon fait partie de ces enfants et il arrive donc à Bristol à l’âge de sept ans. Dès lors, il n’a de cesse de retrouver sa mère et de comprendre l’absence de son père et lentement, il organise sa fuite.

A travers cette formidable saga islandaise, on retrouve l’histoire de l’Islande au XVème siècle : ses relations politiques avec l’Angleterre, le Danemark ; le fonctionnement de la société islandaise, l’importance du sang, de la généalogie ; le paysage et les conditions de vie qui en découlent… Le texte fourmille de renseignements !
Par ailleurs, les découvertes maritimes explosent, les succès ou échecs de l’époque sont évoqués, les inventions liées à la navigation sont décrites (boussoles, cartes, sextant). Jon croise la route des découvreurs célèbres (portugais, espagnol, allemand, danois,…).
On apprend à chaque page !
Une belle histoire pour découvrir l’histoire de l’Islande et
le déclin de l’empire viking et l’histoire de la navigation (inventions et
colonisation des terres découvertes.).
Coup de cœur pour ma part malgré deux petits bémols: la dernière rencontre de Jorunn et Jon un peu rapide et une question: pourquoi avoir enlevé les marques de négation "n' "et "ne" des phrases négatives?

Extraits :
P 263 :
- Pour faire de l’encre en Islande, on utilise la busserole, qu’on fait bouillir avec des bâtonnets de saule et de l’humus noir. Il faut bien respecter les proportions, pour avoir une encre pas trop liquide, et qui sèche rapidement. Pour obtenir la brillance et le relief – incomparable ! – des lettres de nos manuscrits, on ajoute, quand on en a, un produit un peu spécial : il s’agit d’une sorte de gomme, qui vient du premier lait de brebis ou de génisses qui mettent bas pour la première fois. C’est une substance jaune, épaisse et collante. J’essaie d’en avoir auprès des paysans, surtout en hiver et au printemps. Je ne crois pas que cet ingrédient soit utilisé ailleurs, sauf peut-être en Norvège. C’est un secret de fabrication !

Un petit précis historique suit le texte. On trouve également en fin d'ouvrage la généalogie de certains protagonistes de l'histoire puisque ce sont des personnages ayant existé.
Un thing, dans le Nord ancien, était une assemblée de chefs de clan.

P 311:
L’ Althing, fondé en 930, avait été le poumon de l’Islande indépendante pendant plus de trois siècles. En l’an 999, l’Islande y avait adopté le christianisme, par consentement unanime des chefs et sans effusion de sang. En ce temps-là, les Islandais n’avaient pas de roi. Ils avaient bâti une société où des hommes libres décidaient des lois et veillaient à leur application. Certes, le code de l’honneur était exigeant et engendrait souvent la violence, mais on s’efforçait de ne pas laisser les crimes impunis. Malheureusement, les puissances étrangères avaient eu raison de la liberté de l’Islande.

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