dimanche 24 octobre 2010

La légende de nos pères - Sorj Chalandon - Grasset

La légende de nos pèresPierre Frémeaux est né le 14 novembre 1907.
Lors de la seconde guerre mondiale, il portait le nom de Brumaire, appartenait au réseau de résistance «Vengeances », a été déporté à Auschwitz, puis Buchenwald, en porte la trace sur le bras. En parallèle, naturellement, il menait sa vie de civil et s’occupait des siens. Aujourd’hui, on l’enterre.
Marcel Frémeaux, son fils, est biographe familial. Vous savez ? Les publicités que l’on lit dans les journaux : Ecrivez le livre de votre vie… Un cadeau original…
Afin de fêter dignement les 84 ans de son père, Lupuline souhaite employer Marcel afin de coucher sur papier la vie de Tescelin Beuzaboc : son héros de père. Résistant dans le nord de la France, ayant vécu des drames humains, de belles rencontres ; le courage, le mérite et la bravoure de Beuzaboc méritent une place pour l’éternité.
Les deux hommes se rencontrent et chaque semaine, de séances en séances, écrivent la vie de Beuzaboc.
Jusqu’au jour où Marcel grince de la plume à cause d’un grain de sable dans le récit de son client.
Qui est vraiment Beuzaboc ?

Difficile de vous décrire ce que j’éprouve sans dévoiler l’intrigue du texte. J'ai adoré lire ce roman. A travers ces trois personnages, une belle observation de la nature humaine!

Extrait:

P 58 : « Je suis sorti au crépuscule. Je marche parfois la nuit pour recueillir un mot. J’ai regardé le ciel au-dessus de la grand-place. Un ciel de juin avant l’orage. Je me suis demandé si je pouvais écrire le ciel sans autre mot que ciel. Comment approcher l’évident, le simple des feuilles qui frissonnent. Parce qu’écrire « frissonner », c’est déjà s’éloigner de la feuille. Elles ne frissonnent pas, les feuilles. Elles font tout autre chose que ce qu’en dit le vent. Elles ne bougent pas, ne remuent pas, ne palpitent pas. Elles feuillent. Voilà. Elles feuillent, les feuilles. Elles font leur bruit, sans autre mot. Et le ciel, il nuage. Je me suis dit qu’un matin, au réveil, il me faudrait pour Beuzaboc quelque chose de Tescelin. Ne pas le dégrader par un prêt-à-écrire, mais prendre ses mesures et coudre un mot pour lui. »

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