dimanche 17 octobre 2010

La grande fête - Karin Albou - Jacqueline Chambon

La grande fête
Lectrice impuissante, j’assiste au drame. Malheureusement pas incompréhensible, juste inimaginable par la violence de l’acte.
 Une femme fuit…
Algérie, dans un petit village, on prépare l’Aïd el Kébir, la grande fête du mouton. Dans la famille d’Hanifa, l’ambiance est difficilement festive. On se relaie au chevet du père profondément malade.
Le dernier souhait du père est de voir Hanifa mariée. Il sait bien qu’après sa mort, Hanifa dépendra du beau-fils et qu’avec lui, pas de choix d’époux possible : Hanifa subira son destin. Il souhaite juste protéger sa fille.
Hanifa est jeune. Elle a vu son corps se transformer, a vu celui des femmes au Hammam, a entendu l’appel du désir lorsqu’elle a rencontré le regard de Sélim. Elle a senti l’impérieux besoin de l’autre, la passion l’approcher, l’envahir, puis la submerger jusqu’à noyer son âme et son corps. Sélim et elle sentent leur communion d’âmes. Le paradis existe. La seule ombre, majeure, est que Sélim est le beau-frère de Hanifa…
Choisir se fait dans la solitude. Choisir équivaut à quitter une part de soi. C’est aussi se donner toutes les chances de garder une certaine forme de liberté.
Quitter l’enfance et atteindre l’âge adulte : telle est la symbolique de la fête d’Aïd el Kebir !

Une belle écriture sensuelle pour décrire ce destin de femme. La tragédie inaugure le récit, l’espoir le clôt. La roue tourne entraînant avec elle sa palette d’émotions. Hanifa signifie Vrai – Intègre.

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