jeudi 23 septembre 2010

Des mules et des hommes - Harry Crews

Des mules et des hommes

Pourquoi j’ai choisi de lire ce livre ? Parce que la quatrième de couverture s’achève par « Des mules et des hommes » raconte les débuts d’un écrivain dans un monde où « survivre est un triomphe » et que j’ai trouvé la formule percutante.
Ce n’est pas tant les faits que l’écriture qui donne corps à cette autobiographie (bien que le cumul de certains événements ponctuant la vie de l’écrivain soit exceptionnel). Dans un langage courant, voire familier, Harry Crews nous emmène à travers les souvenirs de ses proches, de la vie en 1915 dans les marais des Everglades aux Etats-Unis à celle de la vie des paysans métayers dans les fermes des années 1930/1950. Harry Crews dépeint la communauté d’hommes rustres, courageux, acharnés à tirer le mieux de la terre. C’est aussi l’époque de la fabrication illégale d’alcool et la région de la fabrication du tabac. L’enfant évolue entre un père travailleur mais qui se laisse ronger par l’alcool, une mère aimante, une tante « comme ça » (pas franchement folle mais vraiment décalée) qui lui apprend qu’on ne doit pas nommer le père de son meilleur ami : mister Bookatee mais nègre Bookatee, une tante qui invente des histoires incroyables pour expliquer le monde et maintenir la crainte de ce monde. Harry Crews joue sur une belle gamme de sentiments entre une longue maladie invalidante, une brûlure grave de son corps, mais aussi le travail avec les adultes, les jeux, les farces, les étonnements de l’enfance, les moments poétiques, les raclées, la vie à la ferme… Beaucoup d’émotions liées à une belle galerie de personnages jalonnent la vie de Harry Crews entre 1935 et 1952.
Ca aurait pu être un bon roman qu’on déguste jusqu’à la dernière ligne, c’est encore plus troublant de savoir qu’il s’agit d’une autobiographie et que Harry Crews nous ouvre son cœur.
Impossible de choisir un passage, c’est un texte à écouter près de la cheminée.
(Au niveau de l’ambiance, j’ai pensé à « O'Brothers » de Cohen)

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